Projet Caiman de mise en oeuvre du réseau de transport Ethernet au centre spatial guyanais

Centre national d'études spatiales (CNES)

Le centre spatial guyanais est non seulement un site de haute technologie aux enjeux économiques et de communication importants. Mais il constitue aussi un site industriel CEVESO 2, ce qui sous-tend des process à haut risques et donc des moyens et des exigences à la hauteur des enjeux.
Pour interconnecter et/ou transporter les flux des différents systèmes participant au bon fonctionnement de la base ou des opérations de lancement, le CSG possède un grand réseau de transport basé sur la technologie PDH/SDH. Ce réseau distribue une quarantaine de sites et permet de transporter des flux audio, V24, X21, G.703 et au cas par cas de l'Ethernet.
Actuellement, les évolutions du marché font que la quasi-totalité des équipements implémentent nativement des interfaces Ethernet et abandonnent les interfaces de type V24 ou X21. Or, le réseau de transport sur la base spatiale n'est pas adapté à ce type d'interface, ce qui constitue un obstacle au raccordement des nouveaux équipements. De plus, le réseau de transport actuel de la base n'est techniquement pas adapté pour couvrir des besoins Ethernet/IP en terme de desserte et en terme de capacité.
Ainsi, dans le cadre du maintien en condition opérationnelle du Centre Spatial Guyanais, le CNES souhaite mettre en place un grand réseau de transport Ethernet aux profits des systèmes opérationnels CNES et des partenaires institutionnels ou industriels du CSG. Ce grand réseau nommé CAIMAN (CArrIer MAN) doit s'étendre sur l'ensemble de la base spatiale et doit garantir au CSG :
— un haut niveau de sécurité et de disponibilité,
— un système de transport de flux Ethernet, unique et supervisé (en complément du réseau de transport synchrone existant),
— une rationalisation des coûts d'exploitation et maintien en condition opérationnelle (uniformisation des équipements et des compétences),
— une rationalisation de l'utilisation des ressources optiques (CAIMAN agrégeant les différents réseaux et flux, l'utilisation de fibres optiques peut être réduite tout en conservant un haut niveau de disponibilité).
Dans le cadre du contrat, la responsabilité du contractant portera sur :
— la maîtrise d'œuvre du développement du système,
— la gestion de projet et l'assurance produit du système,
— les études d'ingénierie, d'interface externe et de définition de chacun des composants du système,
— la fourniture des matériels et logiciels nécessaires,
— la fourniture et la préparation des interfaces nécessaires (baie, courants faibles, courants forts, fibres optiques…),
— la fourniture de lots de rechanges,
— la constitution et la fourniture de la documentation de projet,
— la constitution, la fourniture et la mise à jour des plans impactés,
— la recette usine sur une maquette représentative du système,
— le transport des équipements sur le site,
— l'installation des équipements sur site,
— la qualification technique du système sur site,
— le support pour la qualification opérationnelle,
— le support à la migration des liaisons opérationnelles et à leurs qualifications,
— le démontage des équipements devenus inutiles,
— la formation des utilisateurs,
— l'application de la garantie.
Après une étude et un tour d'horizon des technologies de transport existantes, le CNES a décidé que la technologie MPLS était la mieux à même d'assurer la sécurité et de garantir un haut niveau de service aux différents systèmes et utilisateurs de la bases. Ainsi le réseau Caiman doit mettre en œuvre cette technologie dans des contextes de communication de niveau 2, point à point, multipoint, point à multipoint en mode unicast et multicast.
Les communications transportées sont basées sur le protocole Ethernet, le réseau Caiman doit pouvoir transporter des flux VDI (voix ; données ; images) qui peuvent être encryptés en amont de Caiman en mode point à point :
— le réseau Caiman doit permettre à tout moment de garantir la totale étanchéité des flux transportés, la possibilité de provisionner des flux de bout en bout et la maitrise des cheminements pour chaque service utilisateur transporté,
— le réseau Caiman doit desservir à terme un peu plus de 80 locaux différents répartis sur une quarantaines de bâtiments eux même disséminés sur 6 ou 7 grands pôles de la base qui pour rappel s'étend sur plus de 40 km de long et 5 km de large. Il doit transporter plus d'une centaine de services utilisateurs différents répartis sur un peu plus de 2000 ports de distribution.
La mise en œuvre du réseau Caiman concerne les compétences suivantes :
— réseau Ethernet ; IP ; MPLS,
— routage, Firewall,
— authentification, autorisation et imputation (accounting),
— journalisation,
— supervision,
— courants forts,
— courants faibles,
— fibres optiques tirages et multiplexage,
— transport d'information sur ligne filaire téléphonique (DSL),
— mécanique et montage de baie.
Normes et technologies.
Les solutions proposées devront être basées au maximum sur l'usage de COTS (components of the shelf).
Les technologies et produits devront être conformes aux standards du marché, fournissant une garantie de pérennité sur 15 ans.
Ils devront répondre aux normes et directives française et européenne (CE, ROHS..) qui sont applicables en Guyane comme en France métropolitaine.
Dans le cadre du contrat ESA/CNES portant sur le fonctionnement et les investissements du centre spatial guyanais, le choix de l'industriel sera fait à l'issue d'un appel d'offres européen.
Il sera demandé aux soumissionnaires de proposer des prestations et de produits réalisés par des sociétés européennes ressortissantes des États-membres de l'agence spatiale européenne (Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République Tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Suède et Suisse). Dans le cas présent, l'organisation industrielle proposée devra privilégier autant que possible les produits et services réalisés par des sociétés ressortissantes (par priorité décroissante) du Royaume-Uni, de la Suède, de la Norvège et de la Grèce.
Le planning prévisionnel de développement de l'affaire sera fourni dans le dossier d'appel d'offres.
A noter que ce projet doit être décliné en 3 grandes phases sur la période de 2014 à 2017 :
1. Phase de préparation des pré-requis, mise en œuvre du cœur du réseau et de l'ensemble de ses fonctionnalités avec la distribution de 70 % des sites prévus;
2. Phase d'extension de l'emprise géographique avec l'ajout de 20 % des sites prévus;
3. Dernière phase avec la desserte des 10 derniers pourcents restants et l'accompagnement à la migration des systèmes existants sur Caiman.

Date limite
Le délai de réception des offres était de 2014-04-25. L'appel d'offres a été publié le 2014-03-18.

Fournisseurs
Les fournisseurs suivants sont mentionnés dans les décisions d'attribution ou dans d'autres documents relatifs aux marchés publics :
Qui ?

Qu'est-ce que c'est ?

Historique des marchés publics
Date Document
2014-03-18 Avis de marché
2014-04-14 Informations complémentaires
2015-12-08 Avis d'attribution de marché